Soucis familiaux

Mon père est à la retraite depuis 2 ans.

Il ne s’y fait pas. La solitude le mine et le fait déprimer.
Il ne fait rien, se laisse dépérir petit à petit.

Depuis environ 3 mois, il est atteint d’une hépatite A. Là dessus il nous fait des crises d’angoisse.
Depuis presque 15 jours, il est hospitalisé, pour des oedèmes et une perte d’appétit.
Les premiers examens laissaient penser à des problèmes hépatiques liés en partie à l’hépatite A.

Je prends régulièrement des nouvelles.

Mardi matin, je reçois un message de ma sœur me demandant de la rappeler le soir.
Je n’attends évidemment pas le soir, c’est jamais bon signe un tel message.
Là elle me dit qu’elle a vu le médecin qui s’occupe de lui.
Verdict : l’hépatite A n’en est pas une, il fait une cirrhose.
Je ne peux m’éterniser au téléphone donc je lui dis que je la rappelle le soir.
Le soir, je tombe sur mon beau-frère qui n’a pas tous les détails, ma sœur est toujours au boulot en réunion.

La St Valentin étant déjà une période difficile pour moi, le fait de ne pas avoir de précision m’inquiète bien plus.

Hier soir j’arrive enfin à l’avoir.
Je lui fait donc part de mes inquiétudes. Elles me rassure et s’excuse de ne pas m’avoir donné plus d’explications.
Il va mieux, son foie se remet à fonctionner.
Il n’est pas passé loin d’y rester.
La cirrhose est de type alcoolique.
Alcoolisme récent d’après le médecin.
Mon père travaillait dans le bâtiment, ouvrier. Il a toujours eu l’alcool facile.
Il s’était pourtant calmé, enfin c’est ce que l’on croyait.

Il picole, je suis dégoûté, on a rien vu, personne n’a rien vu.
On l’a déjà vu trembler un peu, mais il fait de l’hypertension, on pensait que c’était lié.
Les dernières fois où je suis allé le voir pendant quelques jours, a part un verre de vin à table, rien pas une goutte.
Il se cache, même chez lui tout seul, il se cache !

On ne sait toujours pas quand il sortira.
Son docteur attend que son foie fonctionne à un niveau acceptable et qu’il ne fasse plus d’ascites.
Ils le ponctionnent tous les jours et lui enlèvent plusieurs litres de liquides, ce n’était donc pas des oedèmes…

Pour couronner le tout, mon frère fait l’autruche et réagit comme si cela lui était égal.
Ce que nous craignons le plus (ma soeur et moi donc), c’est quand sa maladie va lui être révélé etson retour à la maison.
En effet, les médecins ne lui ont toujours pas dit la cause exacte de son hospitalisation et de ses récents problèmes de santé, à cause de sa fragilité psychologique actuelle.
Bien sur il doit s’en douter, mais tel que je le connait il doit refouler cette idée.
Comment va t’il se comporter une fois chez lui, seul?

Il ne faut pas qu’il boive une goutte. Il ne s’agit pas dans son cas de risque de rechute dans l’alcool mais bel et bien d’y laisser sa vie.
Il est imprévisible, on ne sait pas si il va tenir, même aidé. On nous a proposé de le faire suivre par un psy, mais va t’il en vouloir?

Malgrès le fait que je sache qu’il va s’en sortir, je n’arrive pas à me calmer et à penser à autre chose.
Parfois, je me demande même comment j’arrive à me faire du soucis pour lui, avec ce qu’il a pu nous faire dans le passé, je connais pourtant la réponse, j’ai malgrès tout de l’affection pour lui…

Lui qui fait tout pour rester discret et ne pas nous inquiéter (depuis qu’il est à la retraite), n’aurait pas pu s’y prendre mieux…